Allées du parc

Huile : 61 x 50

Il lui disait : « regarde le train qui passe, et les prés, et les feuillages et les talus qui s’invitent à valser dans les yeux des voyageurs et transportent leur regard vers des infinis plus authentiques. »
Il répondait : « tu parles Charles, le rail j’en ai ras la courge, demain ils nous refont la grève. »
Il lui disait : « le ciel rappelle ses troupeaux de gris libertins et d’ébène en volutes voluptueuses pour un déchaînement de sons arrogants et d’éclairs éclaboussés. »
Il répondait : « tu l’as dit bouffi, il va flotter maxi, le rinçage va être gratuit, ça peut même virer laverie, y’en a marre de ce temps pourri. »
Il lui disait : « la famille c’est la réunion des amours obligés dans le cocon des nostalgies envahissantes. »
Il répondait : « t’as raison ducon, ma sœur elle m’a fait crasse sur crasse, elle pense qu’au pognon. »
Il lui disait : « un zeste de bonheur éclaire ce matin et c’est la vie, ce sont les fleurs et puis mon rire qui déposent des graines enfiévrées sur ta peau de douceurs. »
Il répondait : « merci bien tintin, chez elle haleine du matin chagrin, arrête ta mélodie, aujourd’hui aucune envie de la cellulite de Valérie. »
Il lui disait : « cette toile des allées du parc nous convie à la rêverie, la sérénité et le charme qui s’en dégagent appartiennent aux romantiques. Au premier plan un buisson en boule audacieuse de touches apposées se détache au croisement des chemins dorés. Et puis un bassin d’eau dormante, comme suspendu dans l’engourdissement de cet après-midi d’un août radieux. Plus loin une végétation bleue et indécise étreint un bâtiment confus et pathétique. Enfin, sur un banc, à peine esquissé, un personnage rosé et translucide. »
Il répondait : « tu l’as belle Adèle, les peintres c’est rien que des gros pédés avec des petits pinceaux. »
Il lui disait plus rien.