Les trois petits Éthiopiens

Huile : 65 x 54

Je suis épris, épris des ocres, des ocres jaunes, des ocres rouges, des terres de Sienne. La terre de Sienne, je l’ai fait mienne. Dans son tube elle se décline, et je m’incline, en naturelle et en brûlée.
Ils étaient responsables des vingt chèvres du village. Au matin avant que le ciel ne jaunisse, ils les emmenaient là où c’est moins poussiéreux, là où c’est plus vert. Avec l’ombre le temps passait, avec les dattes le temps passait.
Ils attendaient que le soleil se glisse dans l’échancrure de branches et de feuillages repérés pour retourner.
À l’entrée du village leurs cris et leurs sifflets servaient de signal, les biquettes partaient en courant, en tout sens, comme au hasard mais se retrouvaient inexorablement chacune chez elle. Les enfants racontaient le pâturage aux adultes.
La terre de Sienne,
Je l’ai fais mienne
Couleur de pain,
Je les ai peints
Leur joli teint,
Je le retins.